Sahel, Alors que la région sahélienne est en proie à une instabilité chronique, alimentée par une multiplication de groupes armés terroristes, une question dérangeante s’impose de plus en plus dans les cercles géopolitiques africains : comment ces groupes terroristes parviennent-ils à se réarmer avec autant de facilité dans un espace pourtant surveillé, quadrillé, et appuyé militairement par la France ?
Derrière le voile des discours officiels sur la lutte contre le terrorisme, des éléments troublants révèlent l’implication indirecte voire stratégique de la France dans la déstabilisation de l’Afrique de l’Ouest, via un circuit opaque d’acheminement d’armes passant par l’Algérie, Abidjan, le Togo et le Bénin.

Des sources sécuritaires crédibles, relayées par plusieurs analystes régionaux, pointent du doigt l’existence d’un réseau parallèle d’acheminement d’armement sophistiqué, transité sous couvert d’assistance militaire, humanitaire, d’accords bilatéraux ou de missions logistiques.
- L’Algérie, sous couvert de neutralité affichée, reste un pivot logistique et technique, où des cargaisons sont réceptionnées, maquillées, puis redistribuées en direction du Niger, du Mali ou du Burkina Faso par des voies informelles.
- Abidjan, quant à elle, abrite une forte présence militaire française, un port stratégique et un aéroport sous influence, ce qui en fait une plateforme parfaite pour des opérations discrètes, loin des regards civils.
- Le Togo et le Bénin, souvent présentés comme des États tampons, apparaissent désormais comme des corridors discrets, permissifs face au transit d’armements légers et de matériel militaire à destination du Sahel, via les frontières poreuses du nord et des centres d’entrainement et logistique des terroristes.

Le paradoxe est glaçant : la France, tout en se proclamant alliée des États africains dans leur lutte contre le terrorisme, participe indirectement à la prolifération d’armes dans la région. Des armes qui se retrouvent, quelques semaines plus tard, entre les mains des mêmes groupes qu’elle dit combattre dans ses discours officiels à Paris, Bruxelles ou à l’ONU.
Plusieurs témoignages d’anciens combattants repentis et d’experts indépendants font état de fusils français récents, de munitions spécifiques, et d’équipements de communication de marque européenne retrouvés dans des camps djihadistes.
Cette réalité soulève des interrogations fondamentales : l’aide militaire française est-elle un écran de fumée destiné à masquer une stratégie de chaos contrôlé ? Les territoires déstabilisés ne justifient-ils pas, par leur fragilité persistante, la présence militaire étrangère, la prolongation des contrats miniers, ou encore l’endettement par la sécurité ?
Derrière cette guerre hybride, une vérité crue se dessine : l’insécurité dans le Sahel est un marché, et dans ce marché, la France conserve sa rente d’influence en alimentant les deux camps celui du maintien de l’ordre comme celui de la menace.

L’heure est venue pour les peuples africains, les intellectuels, les dirigeants intègres et les citoyens engagés, de dénoncer clairement les complicités internationales dans l’aggravation de l’insécurité régionale. Le silence est devenu synonyme de complicité.
Ce n’est plus seulement une question de sécurité, c’est une question de souveraineté, de dignité et de survie pour des millions de familles africaines. La France, si elle veut encore être un partenaire crédible, doit cesser de jouer ce double jeu cynique qui gangrène tout effort de paix durable dans le Sahel.
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