Ce mardi 5 novembre, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a placé Israël Katz à la tête du ministère de la Défense. Cette décision fait suite au limogeage de Yoav Gallant, dont les relations avec Netanyahu s’étaient détériorées durant la guerre à Gaza.
Dans une lettre adressée à Yoav Gallant, Benjamin Netanyahu a souligné l’importance de la confiance entre le Premier ministre et le ministre de la Défense, surtout en temps de guerre. « En pleine guerre, la confiance est plus que jamais requise entre le Premier ministre et son ministre de la Défense », a-t-il déclaré, ajoutant que « ces derniers mois, cette confiance s’est érodée ». Netanyahu a donc choisi de nommer Israël Katz, actuel ministre des Affaires étrangères, pour remplacer Yoav Gallant.

Cette nomination intervient dans un contexte de tensions accrues, mettant en lumière les défis auxquels Israël fait face dans la gestion de la crise à Gaza.
À son tour, Gideon Saar, actuel ministre sans portefeuille du gouvernement israélien, a été nommé à la tête du ministère des Affaires étrangères. Ancien ministre et rival de Benjamin Netanyahu, il était entré au gouvernement en septembre, permettant au Premier ministre d’élargir sa majorité de coalition de droite près d’un an après le début de la guerre à Gaza.

Des tensions entre Netanyahu et Gallant
De son côté, Yoav Gallant a répondu sur X « la sécurité d’Israël a été et restera la mission de (sa) vie ». Ancien général devenu homme politique, Yoav Gallant était pourtant considéré comme un « faucon » au sein du gouvernement dans la conduite des opérations depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre à Gaza.
Benjamin Netanyahu a évoqué des différends avec l’ancien ministre quant à la conduite de la guerre à Gaza et au Liban. « Des différences importantes sont apparues entre M. Gallant et moi-même dans la conduite de la campagne (militaire), accompagnée de déclarations et d’actes qui contredisaient les décisions du gouvernement et du cabinet », a précisé le Premier ministre.
Après plus d’un an de guerre sur plusieurs fronts, les effectifs de l’armée sont sous pression et ces derniers mois, il s’était attiré les foudres des partis ultra-orthodoxes, alliés clés de la coalition du Premier ministre, en ordonnant la conscription de 10.000 membres masculins de cette communauté religieuse en âge de servir sous les drapeaux.
Ils représentent environ 14% de la population juive d’Israël, soit près de 1,3 million de personnes, et environ 66.000 hommes en âge de servir bénéficient d’une exemption car ils se consacrent à l’étude des textes sacrés du judaïsme en vertu d’une règle instaurée à la création d’Israël en 1948.
En 2018, la question de leur conscription avait créé une crise telle qu’elle avait précipité le pays vers plusieurs élections législatives en quatre ans, sans que le sujet ne soit clos.
Israël Katz, le « bulldozer »
L’actuel chef de la diplomatie, Israël Katz, « a déjà démontré ses capacités et ses contributions à la sécurité nationale », a écrit Benjamin Netanyahu pour expliquer son choix.
Israël Katz a été ministre des Finances, ministre du renseignement et siège « depuis longtemps » au cabinet de sécurité, a-t-il dit. Surnommé le « bulldozer », il « allie la responsabilité et les qualités de résolution des problèmes avec calme qui sont essentielles pour diriger cette campagne ».
Depuis l’annonce de sa nomination, des familles isaréliennes ont d’ores et déjà appelé le nouveau ministre de la Défense a « donner la priorité » à un accord pour libérer les otages dans la bande de Gaza.
« Le changement soudain » à la tête de la Défense « pourrait affecter le sort » des 97 otages encore retenus, a indiqué dans un communiqué le Forum des familles, principale association des proches d’otages. « Nous attendons du nouveau ministre Israël Katz qu’il travaille étroitement avec les médiateurs et la communauté internationale pour parvenir à la libération immédiate de tous les otages », a ajouté le Forum.
Commentaires récents