• Pour anticiper les risques de pénuries, dans un contexte international particulièrement tendu, les pays européens ont entamé depuis plusieurs mois le remplissage de leurs réserves de gaz.
  • La Russie coupant progressivement le robinet et l’hiver approchant, quelle est la situation des 27 États membres ?
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L’hiver pourrait être rude. La guerre en Ukraine et la dégradation des relations commerciales avec la Russie, ayant assombri les perspectives d’approvisionnement, l’Union européenne s’évertue à stocker le plus de gaz possible avant l’hiver. En ce sens, la réglementation européenne du 27 juin 2022 impose de remplir, au 1er novembre 2022,« les installations de stockage souterrain de gaz à hauteur de 80% au moins de leur capacité », afin de « renforcer la sécurité d’approvisionnement en gaz »des pays de l’UE. 

Un objectif atteint dès le 29 août dernier. À ce jour, le taux de remplissage de l’UE est même de 84,5%, soit légèrement plus que les années précédentes à la même période (83,48 % entre 2017 et 2021, indique Le Monde). Seul un pays, le Portugal, a atteint 100%, indique l’AGSI, qui réalise l’inventaire global de stockage de gaz. Plusieurs autres sont proches de ce seuil symbolique, comme la Pologne (99,05%), la France (94,39%) et le Danemark (94,28%). L’Allemagne (88,72%) et l’Italie (86,41%) sont en revanche un peu plus loin du remplissage complet.

Malgré ces chiffres encourageants sur le papier, la situation reste complexe. Pour bien en comprendre les tenants et les aboutissants, il faut savoir que « les 27 » disposent d’une capacité totale de stockage de gaz de 1140 térawattheures (TWh). La plupart du temps, il est conservé dans des réservoirs, des aquifères souterrains, ou encore des gisements épuisés. Selon les données de l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER), ce sont l’Allemagne (274,72 TWh), l’Italie (197,73) et les Pays-Bas (143,81) qui ont les plus grandes possibilités en la matière. La France arrive, elle, un peu plus loin (128, 46). À noter que seuls 18 pays de l’UE sont capables de stocker du gaz, plusieurs autres – Grèce, Chypre, Finlande, Malte ou Slovénie, entres autres – n’ayant aucune infrastructure.

Ces données permettent de prendre conscience pourquoi l’état des réserves de l’Allemagne et de l’Italie placent le Vieux continent dans une situation délicate en prévision de l’hiver prochain.