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Un rapport inédit a été présenté le 10 janvier dernier par vidéoconférence par la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général et Chef par intérim du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel devant le Conseil de Sécurité de l’ONU.

La note présente un aperçu global des développements et des tendances enregistrés en Afrique de l’Ouest et au Sahel. Madame Giovanie BIHA couvre la période du 23 juin au 30 décembre 2023.

Dans sa présentation, Mme BIHA a souligné que certains pays d’Afrique de l’Ouest et du Sahel ont continué à enregistrer des avancées démocratiques, tandis que d’autres font toujours face à des problèmes d’insécurité combinés à des crises humanitaires ainsi qu’un déficit de la bonne gouvernance.

Les conditions de sécurité dans la sous-région ont continué de se détériorer, notamment dans le centre du Sahel, en particulier au Burkina Faso et au Mali. « Malgré les efforts déployés par les forces de sécurité nationales et les partenaires internationaux, l’insécurité s’est à nouveau détériorée dans une grande partie de la région » a déclaré Mme BIHA aux Membres du Conseil de Sécurité. La Représentante spéciale a souligné que la situation humanitaire est alarmante dans la région du Sahel Central qui continue « de faire face à des défis multidimensionnels, des niveaux de sécurité et des défis humanitaires sans précédent, une instabilité sociopolitique, encore aggravée par l’impact du changement climatique, et une insécurité alimentaire exacerbée par le conflit Ukraine-Russie ».

A ce propos, la Représentante spéciale adjointe BIHA a encouragé « l’engagement des dirigeants de la région à intensifier les efforts collectifs pour lutter contre l’insécurité dans le cadre de l’Initiative d’Accra. Une approche holistique est nécessaire, et la création de la Force conjointe de l’Initiative est un développement important à cet égard ».

Sur le plan politique, Mme BIHA a souligné que « UNOWAS travaille avec les parties prenantes et partenaires nationaux pour promouvoir un consensus politique et assurer des conditions de concurrence équitables avant les élections prévues cette année dans la sous-région ». Pour rappel, le Nigeria organisera les élections présidentielles le 25 février 2023 et les législatives ont eu lieu au Bénin le 8 janvier 2023. Elle a, par ailleurs, salué les efforts des acteurs nationaux, des institutions régionales et internationales, qui ont abouti à des accords sur la durée des transitions au Burkina Faso et en Guinée. Elle a assuré de l’engagement actif et continu de l’UNOWAS « dans le mécanisme de suivi et d’évaluation convenu entre le Burkina Faso et la CEDEAO, et dans l’opérationnalisation du calendrier de transition en Guinée ». La Représentante spéciale adjointe a, en outre, encouragé « le système des Nations unies à poursuivre le soutien aux pays concernés en se concentrant sur la réponse aux griefs qui sont à l’origine des coups d’État ».

Mme BIHA s’est également félicitée que « plusieurs pays de la région aient adopté une nouvelle législation nationale en faveur de la parité en matière de participation dans la prise de décision politique, après des années de plaidoyer soutenu. »

La Représentante spéciale adjointe a réitéré l’engagement d’UNOWAS à continuer d’accompagner les acteurs nationaux et régionaux pour renforcer la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest et au Sahel.   

En ce qui concerne la Guinée, elle évoque tout ce qui est lié à la conduite de la transition en cours : Dialogue, contenu et durée de la transition, restriction des libertés, poursuites judiciaires, désaccords entre autorités et les principaux partis politiques.

Dialogue inefficace, poursuites politiquement motivées.

Le moins que l’on puisse dire, ce que le regard de la cheffe de l’ONU en Afrique de l’Ouest sur les points cités ci-haut est très critique. Pour ce concerne le dialogue, elle parle de tentatives restées inefficaces en raison d’un manque de confiance entre les parties. Pire, le rapport indique que les poursuites judiciaires engagées contre des personnalités de l’opposition sont politiquement motivées.

« En Guinée, des désaccords prolongés sur le contenu et la durée de la transition a creusé les divisions entre les autorités et les principaux acteurs politiques et acteurs de la société. Les tentatives de dialogue entreprises par le gouvernement sont restées inefficaces, en raison d’un manque de confiance entre les parties, aggravé par des allégations d’actions judiciaires politiquement motivées ciblant la société civile et les personnalités de l’opposition », lit-on dans le rapport.

Dissolution du FNDC…meurtres de civils

La Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général et Chef par intérim du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel rappelle aussi qu’en début août (2022), les autorités ont dissous le Front national pour la défense de la Constitution, une plate-forme de partis politiques, de syndicats et d’acteurs de la société civile, qui a organisé plusieurs manifestations au cours de la période considérée pour exiger un processus de transition en temps opportun. Madame Giovanie BIHA souligne par ailleurs qu’au cours de ces manifestations, au moins 12 civils ont été tués.

Efforts de l’ONU

La diplomate note que le Représentant spécial de l’ONU a consulté les responsables politiques parties prenantes et partenaires externes pour faciliter un dialogue constructif entre les autorités de transition et la CEDEAO sur les délais de retour à l’ordre Constitutionnel.

« L’UNOWAS a également fourni un appui au Médiateur désigné par la CEDEAO pour la Guinée, l’ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi, notamment en facilitant son déploiement à Bissau le 13 octobre pour discussions avec le Président de l’Autorité de la CEDEAO sur la situation en Guinée. La consultation a abouti au déploiement d’une mission technique par CEDEAO à la Guinée du 16 au 21 octobre, qui a conclu un accord préliminaire avec les autorités guinéennes sur une transition de 24 mois. L’accord préalable a ensuite été approuvé par l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO à sa 62e session ordinaire », détaille le rapport.

Restrictions des Libertés

Préoccupée par « les restrictions croissantes des libertés civiles, y compris l’interdiction de des manifestations pacifiques et la détention d’opposants politiques dans certains contextes », elle exhorte les autorités nationales à promouvoir et à protéger pleinement les droits de l’homme et l’état de droit, qui sont essentiels à la fois dans les démocraties qui fonctionnent et dans les processus de transition.

Préoccupations

Réitérant l’engagement et la volonté de l’ONU d’accompagner les efforts régionaux vers le renforcement de la gouvernance démocratique, de la paix, de la sécurité et du développement durable développement dans la sous-région, Mme BIHA a déclaré qu’elle reste préoccupée par l’impact politique, sécuritaire, économique et social des changements anticonstitutionnels de gouvernement sur la stabilité de la sous-région.

« Je salue les efforts de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO en vue d’un rétablissement rapide de l’ordre constitutionnel et prendre note des accords conclus entre la CEDEAO et les autorités de transition respectives à cette fin », a-t-il dit, assurant de l’engagement actif et continu de l’ONU « dans le mécanisme de suivi et d’évaluation convenu entre le Burkina Faso et la CEDEAO, et dans l’opérationnalisation du calendrier de transition en Guinée« .