The DIVI future theme ?

De nombreux citoyens  français se sont rassemblés samedi dernier à la place d’Italie à Paris, pour protester contre la réforme des retraites et l’utilisation de l’article 49.3. Il s’agit de la troisième soirée de tensions dans la capitale depuis l’annonce d’Elisabeth Borne à l’Assemblée, jeudi dernier.

La place de la Concorde a été placée sous très haute surveillance de centaines de policiers et des canons à eau pré positionnés. Les forces de l’ordre ont procédé à de nombreuses fouilles de passants et demandé aux personnes stationnant de circuler.

A 19 heures, la place s’est vidée des centaines de personnes présentes une heure auparavant qui déambulaient sans pancarte ni banderole, rendant impossible de dire s’ils s’agissaient de passants ou de manifestants potentiels.

La préfecture avait annoncé plus tôt que tout rassemblement était interdit à cet endroit, situé à quelques centaines de mètres de l’Assemblée nationale et de l’Elysée, lieu de ralliement aux opposants à la réforme jeudi et vendredi soir. Vendredi, des heurts violents s’étaient produits, avec 61 interpellations au final.

Toujours à Paris, la CGT Ile-de-France a organisé un rassemblement place d’Italie (sud de Paris), qui s’est mué en cortège et remontait vers le nord de la capitale. Parmi les participants, Mme Allemand (qui n’a pas souhaité donner son prénom), technicienne à Santé publique France, dit « être usée par le travail ». « Je suis assise devant l’ordinateur toute la journée, j’ai mal aux yeux, mal à la tête, j’ai déjà fait deux phlébites », raconte cette femme de 55 ans. Des heurts commençaient à se produire en début de soirée : feux de poubelles, abris-bus saccagés etc.

Quelques centaines de manifestants ont défilé à Marseille selon la presse française. Dont Romain Morizot, 33 ans, ingénieur télécom dans l’aviation, qui témoigne : « Que nous reste-t-il à part continuer à manifester ? On n’a que la mobilisation, qui était pacifique jusqu’au 49.3. Mais maintenant, ça va potentiellement mettre de la tension sociale partout. On va continuer, on n’a pas le choix ».

Les rassemblements se sont déroulés dans plusieurs lieux en régions, des grosses villes aux bourgs moyens : Lille, Amiens, Caen, Saint-Etienne, Roanne, Besançon, Dijon, Grenoble, Gap, Annecy, Lodève etc

Certains cortèges ont compté plusieurs milliers de personnes, comme à Nantes (6.000 selon la police, 15.000 selon les syndicats) ou Brest (entre 5 et 8.000), avec quelques tensions. A Bordeaux, un cortège improvisé a réuni 1.900 personnes selon la préfecture, et des face-à-face avec les forces de l’ordre ont eu lieu rue Sainte-Catherine, plus longue rue piétonne d’Europe et très fréquentée en ce samedi après-midi.

Jeudi, peu après le recours par Elisabeth Borne à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote, sauf motion de censure, l’intersyndicale avait appelé à des rassemblements ce week-end. Et à une 9e journée de grèves et manifestations le 23 mars. « Le président de la République suit évidemment l’évolution de la situation » sur le terrain, a indiqué l’entourage d’Emmanuel Macron.