The DIVI future theme ?

Le masque nimba, déformation du mot D’mba ou N’Demba, est un masque du peuple Baga, originaire de Basse-Guinée. C’est un des plus connus parmi les masques de Guinée.

Elle représente une femme avec un nez proéminent qui ressemble au bec du Calao, oiseau qui fait partie du folklore et de la mythologie Africaine, symbolisant la fertilité et la croissance. La déesse à également des seins tombant évocation de la fécondité.

Le cou fin et cylindrique mène à une tête très particulière qui se caractérise en premier lieu par son volume important.

Le visage se compose d’un profil busqué, de deux grands yeux légèrement saillants et d’une petite bouche tubulaire, face faciale teinte en blancs.

A partir du nez, démarre une petite crête sur un grand front qui se prolonge par une grande crête transversale se terminant dans la nuque.

La coiffure est constituée de tresses de part et d’autre de la grande crête entourant des oreilles travaillées en forme de  » U «  horizontaux.

Protection, fertilité, ou objet de danse, le Nimba à différentes vertus aux yeux de la communauté Baga.

Sculpté pour la première fois par le vieil Ansoumane de Binari, le masque représente la déesse de la fécondité, D’mba. Ansoumane présenta le masque à son peuple, le peuple Baga, qui l’accueillit et l’adopta comme protecteur ; il devint ainsi le symbole de son identité culturelle.

En 1960, un masque nimba offert au Président Ahmed Sékou Touré fut dérobé. C’est lors d’une foire à Tokyo que le président retrouva cet objet d’art exposé dans un stand. Le masque avait eu le premier prix de cette rencontre internationale. Il avait été photographié, filmé et publié dans les journaux.

De retour à Conakry, le défunt Président Ahmed Sékou Touré a demandé à ce que son masque Nimba lui soit rendu. Plus de 15 masques Nimba ont été présentés à Sékou Touré. Il les a tous rejetés. Il fallait retourner à Tokyo pour ramener le masque qui a été dérobé au président », raconte Mamadou Bailo Traoré. C’est pourquoi, conclut-il, « le Nimba est le meilleur de nos ambassadeurs »

Le masque nimba est une des œuvres-vedettes du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Cette sculpture est entrée dans les collections du musée en 1938 à la suite d’une donation.

Réalisé typiquement en bois d’ébène, il représente un visage de femme. Porté sur les épaules, il participe ainsi solennellement les cérémonies, notamment les mariages, camps initiatiques, moissons, funérailles des notables et autres, en différents espaces et périodes.

Matisse, Giacometti et Picasso se sont inspirés de cette œuvre après s’être intéressés à cette culture, Picasso en a reçu un modèle sculpté en 1925.

« Le Nimba est la Déesse de la fécondité. A ce titre, il préside toutes les cérémonies de mariage dans le pays Baga. Partout où un mariage s’organise dans cette communauté, c’est le Nimba qui l’accompagne », explique à Anadolu le sculpteur Mamadou Bailo Traoré, conservateur du musée de Boké (situé environ 307 km de Conakry), construit en 1878 par l’Administration coloniale. Cette batisse  servait, autrefois, de point d’embarquement des esclaves noirs pour les Etats-Unis d’Amérique. Aujourd’hui, il accueille des masques D’mba, l’autre nom du Nimba.

« Au cas où une femme a un problème d’enfanter, on l’envoie devant un masque Nimba, elle se prosterne en touchant le Nimba. Généralement elle enfantera dans un bref délai », a poursuivi le conservateur, issu lui-même de la communauté Baga, concentrée dans les préfectures de Boké et Boffa.

selon Maya Yétchi, une septuagénaire Baga.

« Le Nimba a le rôle d’assurer la prospérité, la fertilité aussi bien des hommes que de la terre.  En plus de ça, le masque D’mba était utilisé lors des funérailles des notables des villages Baga pour guider les défunts vers le monde des ancêtres. Aussi, il s’invite lors des cérémonies de consécrations d’initiation afin de protéger les initiés, » poursuit la vieille dame Yétchi. 

Dans bon nombres de ces cérémonies, le Nimba vient montrer un autre visage à travers la danse éponyme. Pour bon nombre de Baga, elle est perçue comme le plus beau des spectacles.

« Le porteur de D’mba doit être jeune et vigoureux. Il tient la sculpture par les pieds antérieurs et regarde par les trous creusés entre les deux seins. Il marche à pas glissés, cadencés au rythme de gros tambours de forme cylindrique sur lesquels jouent des hommes, tandis que les femmes lancent du riz et agitent les branches de palmier en signe de joie », raconte Yétchi.

Au cours de la danse, certains hommes se déchaînent et tapent sur les mamelles du masque D’mba pour rendre hommage à ses vertus nourricières. Des traditions que Yétchi regrette un peu, car le masque Nimba n’est plus aussi vénéré aujourd’hui par les Baga qu’en son temps.

« Le monde n’est plus ce qu’il était, et le pays  aussi. Je suis certaine qu’un retour au Nimba ramènerait épanouissement, protection à notre communauté » déplore la vieille dame.  

Le nimba est aujourd’hui  le patrimoine national le plus connu et reproduit en Guinée. Il est utilisé, entre autres, comme logo par la Banque centrale de la République de Guinée, le Musée national de Sandervalia, le décor de l’aéroport international de Conakry, il figure sur le billet de 5 000 francs guinéen et occupe, sous forme d’une statue, le rond-point près du palais du peuple à Conakry

Assiatou BAH pour www.g24news.info

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