« Je ne peux pas continuer comme ça. Sortez-moi de prison. Je vais me suicider », a déclaré le détenu Fattah , emprisonné sans procès depuis près de deux ans.
Le détenu politique le plus connu d’Egypte, Alaa Abdel Fattah et deux autres militants vont comparaître lundi devant un tribunal d’exception au Caire après plus de (2) deux ans en détention préventive, ont indiqué samedi l’avocat et la mère de M. Abdel Fattah.
Blogueur, icône révolutionnaire et prisonnier politique. C’est peut-être parce qu’il incarne à lui seul les promesses et les désillusions du printemps égyptien qu’il est devenu au fil des années un symbole pour le peuple egyptien. Une figure tragique, certes, mais représentative d’une génération qui a vibré au rythme des slogans du « midan » .
Il est le figure centrale du soulèvement populaire de 2011 qui a chassé l’ex-président Hosni Moubarak du pouvoir, M. Abdel-Fattah sera jugé par « le tribunal correctionnel d’urgence de la Sûreté d’Etat » dont les verdicts ne peuvent pas faire l’objet d’un appel, a précisé sur Facebook Me Khaled Ali.
Seront également jugés devant le même tribunal l’avocat Mohamed al-Baqer et le blogueur Mohamed Ibrahim, alias « Oxygen ».
Les chefs d’accusation n’ont pas été annoncés, mais Leïla Soueif, la mère de M. Abdel Fattah, affirme que son fils « sera certainement accusé de ‘diffusion de fausses nouvelles’, le parquet l’ayant convoqué et interrogé » sous ce motif il y a un mois.
Selon elle, « les avocats n’ont pas encore été officiellement notifiés » de l’ouverture du procès, mais c’est M. Abdel Fattah qui a informé sa soeur, Mona Seif, de la date lors de sa visite samedi à la prison de haute sécurité de Tora, dans un faubourg du Caire.
Mme Seif affirme samedi sur Twitter que son frère « se comporte comme s’il allait mourir en prison ».
« Je n’ai jamais vu mon frère dans un tel état, il est terriblement en colère, exténué et blasé ».
Surnommé « l’icône de la révolution », M. Abdel Fattah et son avocat Me Baqer ont été emprisonnés dans un grand coup de filet en septembre 2019 après de rares manifestations contre le président Abdel Fattah al-Sissi.
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