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Les pays producteurs de pétrole de l’Opep+ se décident à ouvrir plus largement les vannes : pour préserver la stabilité des marchés, les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole dopent leur production après des mois d’attentisme malgré l’envolée des prix. Ils répondent ainsi aux appels des Occidentaux sans contrarier la Russie.

L’annonce lundi par les 27 pays de l’Union européenne d’un embargo sur l’essentiel du pétrole russe accroît les craintes de pénuries et changé la donne pour le groupe, qui souligne « l’importance de marchés stables et équilibrés ».

Les représentants des treize membres de l’Opep, menés par Ryad, plus leurs dix partenaires conduits par Moscou décident d’augmenter la production de juillet et août de 648.000 barils par jour, une hausse plus importante que prévu sachant que le premier projet était d’augmenter les volumes de 432.000 barils par jour d’ici septembre. Jusque-là, l’Opep + s’était limitée à des hausses limitées de quotas, question de revenir à la production pré pandémie.

Un impact encore très limité sur les cours du pétrole

Cette augmentation, c’est environ 0,7% de la consommation mondiale. Donc très peu. Mais cette décision a redonné le sourire aux bourses et permis d’amorcer ce vendredi une légère baisse des prix du pétrole après des mois à la hausse.

Selon les analystes, l’Opep+ offre ainsi « un os à ronger » aux Etats-Unis et à l’Europe, tout en préservant l’unité en son sein, car l’organisation compte aussi la Russie et des producteurs proches de Moscou. Il restera cependant un manque à gagner significatif, en l’absence de pétrole russe. Les sanctions européennes sur les exportations russes devraient priver le marché de deux à trois millions de barils par jour, 4 à 5 fois plus que la hausse annoncée par l’Opep+

Les 23 membres de ce cartel pompent environ la moitié du pétrole mondial. Il est donc clair que cette hausse ne parviendra certainement pas à ramener les cours du pétrole au niveau d’avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, avertissent encore les analystes.

Les prix resteront élevés, déclare à l’AFP Jeffrey Halley, analyste chez Oanda, ce qui contentera la Russie qui a salué cette décision à la veille de l’été qui correspond traditionnellement à un pic de demande.

La Russie n’est pas la seule à se satisfaire de cette hausse de production : les pays du Golfe aussi voient d’un bon œil cette augmentation du nombre des barils exportés vu les bénéfices juteux qu’ils en retirent.

Reste à voir si c’est le signe d’un dégel entre Américains et Saoudiens qui pourrait mener à une autre hausse de production pour compenser les pertes en pétrole russe, isoler la Russie et faire vraiment redescendre les prix. La visite annoncée du président américain Joe Biden à Ryad ce mois-ci devrait permettre d’y voir plus clair.