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Les accords de paix entre l’Ukraine et la Russie n’existent plu a déclaré le Président Vladimir Poutine, mardi 22 février 2022. Vladimir Poutine a obtenu l’autorisation de déployer son armée hors de Russie, lui qui avait intimé l’ordre à ses militaires d’aller « maintenir la paix » dans les régions ukrainiennes aux mains des séparatistes pro-russes : la République populaire de Donetsk et celle de Lougansk, situées dans l’est de l’Ukraine, à la frontière avec la Russie. 

Pour l’Otan et les gouvernements occidentaux, il s’agit là d’un début d’invasion.

Lundi, Vladimir Poutine a reconnu l’indépendance de ces territoires, quelques heures après avoir déclaré ne voir « aucune perspective » de paix pour mettre fin au conflit qui l’oppose à son voisin ukrainien. De nombreuses attaques sont recensées quotidiennement depuis plusieurs jours, chaque camp accusant l’autre d’en être à l’initiative.

Les diplomates russes promettent que l’armée n’a pas pour ordre de marcher jusqu’à Kiev. « Nous restons ouverts à la diplomatie. Pour autant, nous n’avons pas l’intention de permettre un bain de sang dans le Donbass » ont-ils déclaré hier soir lors du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans son discours fleuve diffusé lundi 21 février Vladimir Poutine a jeté toute la responsabilité de la poursuite de l’effusion de sang  sur la conscience du régime en territoire ukrainien.

L’Otan et les chefs d’Etat occidentaux ont tout à tour dénoncé la décision de la Russie décrite comme une violation de la souveraineté de l’Ukraine, des accords de Minsk et du droit international.

Emmanuel Macron, Joe Biden et Olaf Scholz se sont entretenus à l’issue du Conseil de sécurité des Nations Unies, organisé en urgence hier soir, et ont promis que la reconnaissance des territoires séparatistes par la Russie « ne restera pas sans réponse ». La présidence française a d’ailleurs demandé des « sanctions européennes ciblées » à l’encontre de Moscou.

A l’origine, principalement, de la menace d’une attaque de la Russie en Ukraine : la volonté de cette dernière d’intégrer l’Otan, ce que n’accepte pas Vladimir Poutine.

Suivez l’évolution de la situation en direct.

Le soutien américain à l’Ukraine est inébranlable

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré que la reconnaissance par la Russie de deux régions séparatistes de l’est de l’Ukraine « porte directement atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. » La Russie menace la paix, la sécurité et la prospérité de l’Ukraine et de la communauté transatlantique », a-t-il affirmé ajoutant que le soutien américain à l’Ukraine est « inébranlable ». Lloyd Austin a également salué la « réponse mesurée » de l’Ukraine à la nouvelle invasion et la poursuite d’une résolution diplomatique.

Un soldat ukrainien est mort et six autres sont blessés à l’est du pays

L’armée ukrainienne a annoncé, ce mardi, qu’un soldat était mort et six autres ont été blessés dans l’est du pays dans des bombardements après l’annonce de Vladimir Poutine de reconnaître les deux régions séparatistes en Ukraine.

La Russie justifie l’évacuation de son personnel diplomatique d’Ukraine par des attaques répétées

Depuis 2014, l’ambassade de Russie à Kiev et les consulats généraux de notre pays à Odessa, Lviv et Kharkiv a été soumise à des attaques répétées, a indiqué le gouvernement russe après sa décision de retirer tout le personnel diplomatique d’Ukraine. Des provocations ont été régulièrement organisées contre le Centre russe pour la science et la culture à Kiev. Les diplomates russes ont également fait l’objet d’actions agressives. Ils ont reçu des menaces de violence physique. Leurs véhicules ont été incendiés. Contrairement aux obligations qui leur incombent en vertu des conventions de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires, les autorités de Kiev n’ont pas réagi à ce qui se passait », indique la déclaration.

La Russie veut envoyer l’armée en Ukraine pour établir la paix

Quelques instants après l’accord du Conseil de la fédération russe (le Sénat en France) pour déployer l’armée dans le Donbass ukrainien, Valentina Matviyenko, présidente de la chambre parlementaire, a justifié le texte : « l’adoption de la décision par le Conseil de la Fédération aujourd’hui sur le consentement à l’utilisation des forces armées vise à établir la paix dans le Donbass. Elle vise à mettre fin à cette guerre civile sanglante, afin d’empêcher de nouveaux bombardements de villages pacifiques, de civils, afin de créer des conditions normales pour la vie des gens et d’assurer la sécurité ».

Le déploiement de l’armée russe « dépendra de la situation sur le terrain » se défend Poutine

Alors que les Occidentaux affirment que la Russie a commencé à déployer son armée dans les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et de Lougansk, Vladimir Poutine s’est défendu de toute invasion. « Je n’ai pas dit que nos soldats vont y aller là, maintenant. Cela dépendra, comme on dit, de la situation sur le terrain », a-t-il tempéré lors de sa prise de parole.

Les accords de paix de Minsk « n’existent plus » déclare Poutine

Lors d’une prise de parole, Vladimir Poutine a déclaré que les accords de paix de Minsk, censés faire régner un cessez-le-feu dans le Donbass ukrainien entre Ukrainiens et pro-russes, « n’existent plus ». Selon le chef du Kremlin, c’est l’Ukraine qui a « tué » ces accords.

Le parlement russe autorise le déploiement de l’armée hors de Russie

Sans surprise, le Conseil de la Fédération de Russie a autorisé l’utilisation de l’armée russe dans le Donbass, ce bassin géographique dans lequel se concentrent, côté ukrainien, les deux Républiques populaires de Donetsk et Lougansk, aux mains des séparatistes pro-russes et reconnues par Vladimir Poutine lundi soir. Pour le correspondant de Financial Time, Max Seddon, « les troupes sont déjà là depuis huit ans. Mais maintenant qu’ils y vont ouvertement, l’Ukraine craint que cela ne soit le début d’un conflit beaucoup plus important ».

Quelles sont les premières sanctions prononcées contre la Russie ?

Après les prises de position de Vladimir Poutine, plusieurs sanctions ont déjà été prononcées à l’encontre de la Russie : 

L’Allemagne a annoncé l’arrêt de la mise en service du gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l’Allemagne via la mer Baltique pour fournir cette dernière en gaz. Si les travaux se sont achevés en novembre dernier, il n’a, pour l’heure, jamais été mis en service. Il s’agit là d’un équipement permettant à la Russie de fournir l’Europe en gaz sans passer par l’Ukraine ;

au Royaume-Uni, Boris Johnson, le Premier ministre, a annoncé geler les actifs et interdire les venues en territoire britannique des milliardaires russes (ayant fait fortune dans le gaz ou les banques) Guennadi Timtchenko, Boris Rotenberg et Igor Rotenberg. Il a par ailleurs annoncé qu’il ciblerait les banques russes Rossiya, IS Bank, General Bank, Promsvyazbank et la Black Sea Bank ;aux Etats-Unis, Joe Biden, a publié un décret interdisant tout nouvel investissement, échange ou financement par des personnes américaines à destination, en provenance ou dans les régions séparatistes.

Où les tensions ont-elles lieu ? La carte du conflit

C’est à l’est de l’Ukraine que les tensions se concentrent, dans les oblasts (l’équivalent des régions en France) de Donestk et Lougansk (en rouge sur la carte). Si ces territoires appartiennent à l’Ukraine, la situation y est complexe depuis 2014. Historiquement, ce sont des territoires dans lesquels la langue et la culture russe sont imprégnées. Lors de la crise ukrainienne, qui a abouti au renversement du pouvoir en place (Viktor Ianoukovytch était un président proche de la Russie), des séparatistes pro-russes ont pris le contrôle d’une partie de ces deux régions, avec l’aide de la Russie.

Sur environ un tiers de chacun de ces territoires, ils autoproclament alors la République populaire de Donetsk et celle de Lougansk. Il s’agit donc d’une sous-division de l’oblast de Donetsk et de Lougansk. La ligne de démarcation rouge sur la carte de l’OCSE marque la limite entre, à l’est, les séparatistes pro-russes et, à l’ouest, les territoires dirigés par le gouvernement ukrainien. A l’est, les RPD et la RPL sont séparées par leur frontière historique, en gris. La République populaire de Donetsk et celle de Lougansk forment, avec d’autres territoires russes, le bassin houiller du Donbass, territoire où, depuis 2014, les tensions ne sont jamais véritablement retombées mais se sont surtout exacerbées ces derniers temps, concentrant la majorité des attaques.

Va-t-il y avoir une guerre entre la Russie et l’Ukraine ?

En une journée, tout a basculé. Le 21 février 2022 au matin, une solution diplomatique semblait être privilégiée pour régler le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Via l’entremise d’Emmanuel Macron, le président russe Vladimir Poutine avait, selon l’Elysée, accepté de rencontrer son homologue des Etats-Unis Joe Biden. Mais quelques heures plus tard, le Kremlin a refroidi la diplomatie européenne (voire mondiale) en estimant qu’il était « prématuré » d’évoquer ce sommet. Puis, au cours de l’après-midi, les chefs des Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk, en Ukraine, ont appelé Vladimir Poutine à les reconnaître, elles qui n’ont aucune valeur aux yeux de la communauté internationale depuis 2014. Après avoir réuni un Conseil de sécurité diffusé à la télévision, le président russe a annoncé, après une longue allocution télévisée, reconnaître ces territoires, signant des « accords d’amitié et d’entraide » avec ces séparatistes pro-russes. Dans la foulée, Vladimir Poutine a intimé l’ordre à son armée de « maintenir la paix » dans ces territoires séparatistes. Les militaires ont commencé à pénétrer sur le territoire, laissant planer un certain flou sur la suite des opérations.

Pourquoi la Russie menace-t-elle l’Ukraine ?

Le 12 juillet 2021, Vladimir Poutine publie un long texte sur le site du Kremlin dans lequel il revient sur l’histoire qui lie la Russie et l’Ukraine depuis des siècles. Dans ses écrits, le président russe rappelle que « les Russes et les Ukrainiens ne formaient qu’un seul peuple » au regard de l’histoire entre les deux nations. Pour lui, l’indépendance prise par le pays voisin en 1991 « est notre grand malheur et notre grande tragédie commune ». Un sentiment renforcé avec la volonté réitérée, en août 2021, du président ukrainien Volodymyr Zelenski d’intégrer l’Otan, et donc de s’éloigner un peu plus de la Russie. « Je ne peux pas admettre qu’on ne propose pas un plan d’action pour l’adhésion à l’Otan à l’Ukraine. Plus on attend, plus des pays hésitent sur cette question, et plus ça confirme l’influence de la Russie sur des Etats au niveau économique, politique, comme sur le plan des relations personnelles », déclare-t-il à plusieurs médias, dont Libération.

Au cours de l’automne, la Russie déploie environ 100 000 hommes à plusieurs endroits de sa frontière avec l’Ukraine. Une première menace ? Le 17 décembre 2021, la Russie rend publics deux propositions de traités qu’elle souhaitait signer avec l’Otan. Une rencontre entre des dirigeants russes, américains et des représentants de l’organisation est organisée. Vladimir Poutine exige plusieurs choses de ses interlocuteurs. La principale : un engagement à ne plus élargir l’Otan et n’entamer aucun nouveau processus d’adhésion, surtout avec l’Ukraine. Par ailleurs, le président russe veut que les Etats-Unis s’engagent à ne plus établir des bases et activités militaires en Ukraine, mais aussi dans divers états d’Europe orientale, du Caucase du sud et d’Asie centrale, soit des anciens territoires de l’URSS. Des exigences que la Russie souhaite faire appliquer car elle estime être menacée par l’Occident et craindre pour sa sécurité. En disposant, dans le même temps, ses forces militaires pour encercler l’Ukraine, Vladimir Poutine pose alors un ultimatum à peine déguisé.

Or, le 26 janvier 2022, les Etats-Unis adressent leur réponse, refusant de s’engager à ne pas élargir l’Otan et à fermer définitivement la porte à une adhésion de l’Ukraine. En revanche, les Américains ouvrent la voie pour des discussions pour évoquer la présence de missiles stratégiques et armes nucléaires en Europe et proposé « la possibilité de mesures de transparence réciproques en ce qui concerne nos positions militaires ainsi que de mesures pour améliorer la confiance en ce qui concerne les exercices militaires et les manœuvres en Europe ». Devant le principal refus, des hommes supplémentaires sont déployés par Vladimir Poutine près de l’Ukraine jusqu’à la mi-février, brandissant la menace d’une invasion de l’Ukraine, même si le Kremlin a toujours refusé cette affirmation. D’importantes tractations diplomatiques impliquant les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Ukraine et la Russie ont été menées. Mais sur le terrain, de nombreux bombardements, imputés par chaque camp à l’autre, renforcer la crainte d’une action militaire. L’annonce, le 21 février, par Vladimir Poutine, de la reconnaissance des territoires séparatistes pro-russes en Ukraine a ouvert la voie à une intervention militaire de la Russie chez son voisin.

Quelle est l’origine du conflit entre la Russie et l’Ukraine ?

La Russie et l’Ukraine ont un lien particulier. L’Ukraine était en effet l’une des entités constituant l’URSS, jusqu’à la dissolution de cette dernière en 1991 et la proclamation de l’indépendance ukrainienne. Cependant, l’Ukraine conserve des liens avec la Russie. En 2013, alors qu’un président pro-russe est en poste (Viktor Ianoukovytch), une révolution éclate dans le pays et chasse le chef de l’État. En répression Vladimir Poutine annexe la Crimée, un territoire ukrainien. Dans le pays, pro et anti-russes s’affrontent. Des séparatistes ukrainiens favorables au pays voisin prennent alors le contrôle de la région du Dombass avec le soutien de la Russie.

Si, depuis quelques années, le drapeau blanc était agité, Vladimir Poutine a soudainement déployé des dizaines de milliers d’hommes à divers points de la frontière entre la Russie et l’Ukraine, à l’automne 2021. Une inquiétante manœuvre expliquée, notamment, par la volonté politique de Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine, d’intégrer l’OTAN. Ce qui, pour Vladimir Poutine, est « inacceptable ». Le patron du Kremlin juge en effet que « la Russie a été dépouillée » avec l’indépendance de l’Ukraine. De là à vouloir mettre la main sur le pays ? Ces derniers temps, les diplomates internationaux veulent calmer les ardeurs d’un Vladimir Poutine qui certifie toutefois n’avoir aucune intention d’invasion.