The DIVI future theme ?

J’étais à Mali, où les contingences familiales m’ont conduit courant mai 2021. Ce voyage explique et justifie à cette échelle l’assertion de l’écrivain Néné Maleya Camara que ‘’ la Guinée est une famille ‘’.

Sinon comment expliquer et justifier ce périple de Cisséla dans Kouroussa à la lisière de la savane au cœur de Oulada jusqu’à Somba à la périphérie de Mali.

Rien, absolument rien encore ne peut expliquer et justifier cette présence à ce lieu situé sur les derniers contreforts du Foutah si ce n’est le lien de sang.

Ce qui dénote qu’à une échelle bien plus large, nous tous guinéens sommes pour la plupart issus de mariages multiethniques et multiséculaires.

Pour en revenir à Mali, il s’agit de Mali Yimbering pour être plus précis.

Yimbering dont il s’agit demeure de nos jours encore un repère pour Mali au risque de créer l’amalgame avec Mali République.

En se référant à l’histoire, Yimbering est pour Mali ce que fut Youkounkoun pour Koundara aux premières heures post indépendance de notre pays.

Il est essentiel de noter que Yimbering affiche toujours cette renommée de cité mythique qui rayonna durant l’ère coloniale sur cette partie occidentale du Foutah.

Ceci par le nombre et la qualité des cadres de belle facture qui en sont issus et dont la notoriété est établie au-delà de nos frontières.

Yimbering c’est aussi ses ressortissants qui se sont révélés depuis cette époque comme de redoutables négociants tant en Guinée que sous d’autres cieux.

Cette réputation Yimbering la doit à la vision de ses chefs traditionnels, hommes de culture qui très tôt ont perçu pour leur communauté la portée du binôme ‘’ savoir et avoir ’’ pour le devenir de leur cité.

Yimbering, cette pittoresque cité dans sa configuration actuelle laisse transparaitre par ses bâtisses ce qu’elle a été par l’effet conjugué de l’inestimable apport de ses cadres intellectuels tout comme de ses hommes d’affaires.

Le rythme et l’élan actuels d’urbanisation qu’elle affiche ne sont en rien comparables à nulle autre pareille à l’échelle des sous-préfectures que j’ai connues.

Situé à cheval entre la ville de Labé et celle de Mali à seulement 40km de cette dernière, ma destination finale, il nous a fallu pour cela 1h40mn de trajet pour que j’y sois.

Oui je me suis rendu à Mali, siège de la préfecture du même nom, le séjour a été certes très bref mais riche en enseignements perçus et enregistrés par l’œil d’un non résident.

L’observation au quotidien des habitants, leurs préoccupations, leur environnement, le climat social qui y règne m’ont inspiré 4 sentiments teintés d’admiration, de courage, d’espoir et d’appréhension.

#1_Admiration : dis-je du fait de l’atmosphère d’osmose, de symbiose et de cohésion qui a toujours prévalu entre les différentes composantes ethniques de Mali.

En effet à mali cohabitent harmonieusement une mosaïque d’ethnies composée majoritairement de peulhs, de diakhankés, dialonkés, et minoritairement de soussous et de malinkés.

Le brassage qui en a résulté a produit un type d’hommes naturellement prédisposés au dialogue à la tolérance, et à l’écoute d’autrui dans son particularisme linguistique et cultuel.

Nulle part dans cette cité ne transparait dans les attitudes, dans les propos et dans la stratification sociale l’esprit d’autochtones ou d’allogènes.

Ils ont tous et essentiellement en commun la pratique de la religion musulmane ;

ce qui du reste demeure encore et de nos jours un atout majeur pour gérer consensuellement la cité.

C’est le stéréotype souhaité d’un véritable melting pot réussi, un modèle de référence et d’inspiration à promouvoir dans notre pays.

#2_Courage : le courage c’est l’aptitude à surmonter les menaces et les handicaps.

J’ai découvert une population laborieuse, consciente de ses efforts qui se heurtent malheureusement à une nature austère et surtout inhospitalière.

De par son site, Mali est juchée sur des collines bauxitiques rocheuses et rocailleuses.

Nonobstant cette contrainte naturelle, l’ardeur des Malika n’a guère été entamée pour y résolument faire face.

En revanche loin de constituer un handicap, elle a plutôt suscité un réflexe tout aussi naturel d’adaptation, pour s’assurer un meilleur cadre de vie.

Ces aléas du reste demeurent encore prégnants sur l’activité principale des populations qu’est la culture maraichère, si bien que Mali aurait pu se hisser au premier plan des plus grands producteurs du pays.

En effet il m’a été donne de constater l’effort admirable d’une population qui, comme dans la zone sahélienne, fait pousser des légumes sur des sols rocailleux recouverts de terres arables transportées souvent de très loin pour faire renaitre et vivifier des tapades.

Cet exercice qui était jadis d’une pénibilité à couper le souffle est atténué de nos jours par des interventions de plus en plus mécanisées.

C’est cet effort surhumain d’antan qui fut le lot quotidien des Malika, des générations durant.

La réputation de Mali a été forgée au gré de ces efforts qui en ont fait malgré tout une zone de référence de production agricole et artisanale.

#3_Espoir

Avec un recul dans le temps pour y avoir séjourné 4 fois, de 1972 à mai 2021, j’ai eu suffisamment de repères temporels pour évaluer ce qu’était Mali et l’espoir que suscite son élan actuel.

En dépit des aléas naturels sus mentionnés, Mali se construit et s’étend de plus en plus au point d’intégrer les collines qui jadis constituaient à sa périhélie ses limites d’antan.

Son architecture d’ensemble gagnerait en charme si les voiries de la ville étaient assainies et asphaltées

Des résidences cossues sont bâties çà et là, symboles de vitalité et de l’attachement des résidents et des ressortissants à leur terroir.

Mali, ce sont aussi les équipements communautaires, ces échoppes colorées, ces ateliers de teinture dont les produits sont encore inégalés du fait de la finesse des motifs et surtout la dextérité des artisans.

Qui ne connait pas le « Lépi » fait maison de Mali comme l’affiche une publicité très en vogue de la place  » toujours imité jamais égalé »

Mali, c’est sans conteste son énorme potentiel touristique aussi divers que varié d’ordre climatique culturel et écologique.

Un petit big push d’un tourisme organisé dans une première étape à l’échelle des nationaux finira par faire découvrir le riche patrimoine dont elle recèle.

Cela contribuerait à soutenir et accélérer durablement l’essor prometteur de Mali

Mali, c’est également l’environnement climatique à nul autre comparable, caractérisé par une température printanière quasi permanente propre à agrémenter un séjour touristique convivial.

Mali c’est enfin et surtout l’emblématique dame de Mali, citée dans les plus grands atlas touristiques de cette partie occidentale de l’Afrique.

Ce don que la nature a forgé dans le roc du Mont Loura est à lui seul un motif d’espoir et devrait susciter un prétexte de marketing pour concevoir, élaborer et assurer la mise en régime d’un circuit touristique durable pour vendre ce produit, contempler cette œuvre si merveilleusement stylée par la nature.

L’effet induit de ce type de circuit touristique bien organisé avec un flux régulier de touristes génèrera incontestablement des ressources importantes et subséquemment assurera un ruissellement économique sur toutes les autres filières de production et de l’artisanat de la cité.

Aussi il permettra à l’Etat de desserrer les contraintes de mobilisation des ressources en devises à l’instar de bien de pays africains moins bien lotis que le nôtre, et pour la commune urbaine de conforter les ressources du budget local.

Ce sont là les atouts de Mali qu’il est possible de valoriser, nonobstant les précautions de principe habituelles des prévisionnistes qui comme toujours objecteront à quel coût le projet d’infrastructure d’un circuit touristique est-il réalisable et quel retour sur investissement est attendu ?

Ce potentiel de développement touristique concerne Mali.

A une plus grande échelle avec seulement le potentiel touristique connu sur le plan national bien que non exhaustif encore, ce secteur est et demeurera encore pour longtemps le 4ème moteur de croissance de notre pays après l’agriculture, les mines, les industries manufacturières.

 A Suivre…

CISSE Souleymane

Fonctionnaire à la retraite

Ancien Ministre du Contrôle Economique

Ancien Ministre du Plan