The DIVI future theme ?

1-J’ai peur !  Le mal a atteint la cime. Quand l’éducation d’un pays en développement devient l’objet de militantisme, de favorise, de clientélisme, de marketing personnel, il faut avoir peur. C’est pourquoi j’ai peur.

 

2-J’ai peur ! Dans moins de 30 ans, je vois des ivoiriens, des sénégalais, des burkinabés etc, remplacer les guinéens dans l’administration publique guinéenne et dans le secteur privé à cause de l’incompétence des guinéens due à la faiblesse de son système éducatif. Un pays ne vaut que ce que vaut son système éducatif.

3-J’ai peur ! Certains responsables du pays ont compris c’est pourquoi ils ont inscrit leurs enfants dans les grandes écoles de formation à l’extérieur. Donc ils ne s’intéressent plus à l’éducation guinéenne oubliant que ce péché, en fatalisme, pourrait constituer un obstacle à la réussite de leurs enfants. On ne peut pas détruire les enfants des autres et s’attendre à la réussite des siens. C’est une vérité apodictique.

4-J’ai peur ! À l’éducation, on s’intéresse à ce qui procure de l’argent. L’examen est considéré comme une traite. 

5-J’ai peur ! Le ministère de l’enseignement pré-universitaire a tendance à devenir le ministère des examens scolaires à cause de ses 50 milliards alloués à l’organisation des examens. 

6-J’ai peur ! Une fois encore, je le répète ! Tout le monde parle de l’éducation en Guinée comme le football. Chacun à son équipe. Ce n’est plus la formation des enfants qui intéresse certains mais comment faire l’éloge ou comment dénigrer des uns et dénigrer d’autres dont les ministres. Laissons l’éducation aux professionnels de l’éducation comme il faut laisser la pharmacie aux professionnels de la santé. 

7-J’ai peur ! Peu nombreux sont ceux qui réfléchissent dans le sens de la qualification du système éducatif. Certains parlent pour venger le départ d’un mentor et d’autres publient dans le but d’être dans la bonne grâce du nouveau ministre. Si les premiers sont impliqués dans l’organisation des examens, il ne faut pas être surpris de la contre-production des résultats escomptés. 

8-Ce qui se passe cette année au baccalauréat, il fallait s’y attendre. Le ministre a été nommé quelques mois avant les examens et il n’a pas pu ou il n’a pas voulu nommer ses hommes de confiance avec lesquels il pourrait organiser les examens. Il est resté dans l’esprit de la continuité, de la dépersonnalisation de l’Etat. A-t-il raison ou tort ? Devrait-il organiser les examens avec les cadres nommés par le ministre sortant ou devrait-il procéder à la nomination de ses hommes ? Logiquement, normalement, il fallait les maintenir. Mais si on est dans la normalité. Et dans le cas contraire ? Qu’est-ce qu’il fallait faire ? C’est une question de perception ! 

9-Par ailleurs, ce n’est pas cette question de téléphone qui m’inquiète. Aucun pays ne pourra lutter contre la fraude, on l’amoindrit. Ce qui m’inquiète, en substance, c’est le manque de volonté chez certains dans le cadre de la lutte contre la fraude systémique.

10-Est-ce qu’on est prêt ou on veut réellement lutter contre la fraude ? 

11-En 2021, on a saisi plus de 800 téléphones qui ont été détruits après le 5 septembre. Il fallait les auditer. Pourquoi on ne l’a pas fait ? Certains auditeurs seraient-ils impliqués dans la fraude ? Sont-ils toujours dans la fraude ? 

12-En 2022, on a évoqué plus de 800 téléphones saisis avec les candidats, en 2022, plus de 500 téléphones saisis et en 2023, plus de 500 téléphones saisis. Nous sommes alors à plus de 2000 téléphones saisis de 2021 à 2023. Qu’est-ce que nous en avons fait si nous voulions réellement lutter contre la fraude. 

13-Si on faisait l’audit de ces téléphones, on identifierait les membres des différents groupes WhatsApp et Messenger, créés pour la fraude aux examens.

Mais malheureusement, on n’a pas eu le courage et la volonté de le faire en 2021, en 2022 et en 2023. 

14-Est-ce que nous allons le faire cette année, en 2024 ? 

15- De ce qui précède, pour corriger les erreurs du passé récent, je sollicite auprès des acteurs des examens de la session de 2024 la publication des résultats et les notes en ligne comme en 2022, ce qu’on n’a pas pu faire en 2023 sans explication.

17-Pour rappel, la publication des notes en ligne en 2022 nous a permis de comprendre qu’il existe la fraude au sommet, différente de la fraude qui se passe dans les salles. 

18-Quand plus de 1000 candidats ont obtenu 10/10 dans toutes les matières, quand on sait que toutes les copies sont soumises à la double correction, il y a lieu de s’interroger sur la crédibilité de ces notes.

19-Quand nous en avons parlé, vous connaissez les conséquences. Des victimes limogées puisqu’il n’y a pas eu de jugement conformément au code pénal. On en a fait fi ! 

20-En 2023, vous savez que la Guinée a été championne du monde en matière de croissance des résultats au baccalauréat ? 

21-En Côte d’Ivoire, 1,3% de croissance au baccalauréat mais en Guinée, curieusement et extraordinairement, nous avons pu atteindre 17% de croissance au baccarat. 

22-Est-ce possible ? De 9% en 2022 à 27% en 2023, est-ce possible ? Ce sont ces faits qui devraient faire l’objet de réflexion.

23- À quoi bon de renforcer la surveillance dans les salles de classes si la fraude est institutionnalisée au sommet ? C’est le nœud du problème. 

24-Il faut aborder le problème dans toutes ses dimensions non sous le prisme de marketing personnel. 

25-En définitive, je souhaiterais que les responsables actuels du MEPU-A fassent, après les examens session de 2024, ce qu’on n’a pas pu faire depuis 2021 : 

● Audit des copies des examens et comparer aux résultats. 

●Audit des téléphones saisis pour démanteler les réseaux   constitués pour la fraude électrique aux examens.

● Publication des notes sur le site du MEPU-A (les admis et les non admis).

● Publication des résultats des Audits (téléphones et copies) dans un rapport officiel.

26-Cela pourrait nous permettre d’éviter les erreurs précédentes afin de bien organiser les examens de 2025.

N’Valy Condé, le Philosophe.