Conakry, 19 mai 2025 – Un nouvel épisode embarrassant sur la scène internationale met à mal la réputation de la Guinée. Le Comité International Olympique (CIO) a décidé de geler les subventions allouées au Comité National Olympique et Sportif Guinéen (CNOSG), en réaction à une facture impayée de 90 850 euros liée à la participation de la délégation guinéenne aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

Ce montant correspond aux frais d’hébergement et de restauration de la délégation guinéenne pendant les JO. Après plusieurs relances infructueuses du Comité d’organisation des Jeux, le CIO a été contraint de saisir le dossier et d’engager des mesures de rétorsion.
Les répercussions sont immédiates et préoccupantes : suspension de la subvention de fonctionnement du CNOSG, blocage de plusieurs de ses activités, et risque imminent de suppression des bourses olympiques pour les athlètes guinéens. Pire encore, les autorités guinéennes pourraient se voir refuser l’accréditation pour les Jeux de Los Angeles 2028, ce qui priverait la Guinée de participation officielle à cet événement planétaire.

Ce fiasco soulève de vives interrogations, surtout lorsqu’on sait que l’État avait débloqué un budget estimé à 27 millions de dollars (près de 130 milliards de francs guinéens) pour préparer ces Jeux. Comment justifier alors qu’une somme dérisoire à l’échelle de ce budget n’ait pas été réglée ? Où sont passés les fonds ? Qui en a assuré la gestion ? Avec quels mécanismes de contrôle ?
Alors que les sportifs guinéens sont en première ligne, ce sont les défaillances administratives qui les condamnent au silence et à l’isolement. Le ministère de la Jeunesse et des Sports, censé être un pilier d’accompagnement, apparaît ici comme un maillon faible, en rupture avec sa mission de transparence et de soutien.

Face à cette situation, il est impératif qu’un audit indépendant soit diligenté pour faire toute la lumière sur la gestion des fonds liés aux JO 2024. La Guinée ne peut plus se permettre ce type de discrédit, au moment où sa jeunesse réclame des repères, des résultats, et une gouvernance responsable.
Ce n’est pas seulement l’image du pays qui est en jeu, c’est sa crédibilité, son sérieux, et l’avenir de tout un pan du sport national qui sont aujourd’hui suspendus à une dette mal gérée.
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