À Oumé, en Côte d’Ivoire, une situation de tension urbaine a poussé les habitants à un acte spectaculaire : ils ont déversé des déchets devant les portes de la mairie, protestant contre l’interruption du ramassage dans plusieurs quartiers. Cette action souligne les failles du service public et les conséquences d’un ramassage irrégulier des ordures.
Frustrés par l’absence prolongée de collecte des déchets, les riverains ont vidé poubelles et sacs poubelle pour ériger un amoncellement visible devant l’hôtel de ville. La démarche, brutale mais symbolique, vise à interpeller les autorités et attirer l’attention des médias sur leur calvaire quotidien.
Plusieurs quartiers – notamment périphériques – seraient totalement oubliés : les containers débordent, les sacs restent en bordure de route, et les odeurs pestilentielles envahissent les rues. Ce contexte reflète un dysfonctionnement plus large de la gestion des déchets à Oumé, à l’image d’autres villes confrontées à ce type de crise.
L’accumulation d’ordures favorise la prolifération des moustiques, la contamination des sols et la pollution visuelle. Les maladies à transmission hydrique et parasitaire, comme la diarrhée ou le paludisme, s’aggravent dans ces zones où l’assainissement fait défaut .
Ce geste spectaculaire place la municipalité dans une position délicate : responsable de la salubrité, elle est désormais tenue pour cible de cette manifestation indirecte. Les citoyens espèrent une réaction rapide de la part du maire et des acteurs en charge du ramassage.
Pour désamorcer la crise, il est urgent de :
- Restaurer un ramassage régulier : affecter davantage de camions et de personnels, planifier la collecte selon un calendrier fiable.
- Sensibilisation citoyenne : encourager civisme et tri, installer des sensibilisateurs dans les quartiers.
- Renforcement des infrastructures : multiplier les bennes, envisager des centres de tri, et moderniser les décharges.
L’expérience d’autres villes ivoiriennes, où des campagnes d’assainissement ont été menées avec succès, pourrait fournir un modèle .
À Oumé, le déversement d’ordures devant la mairie est davantage un cri d’alarme qu’une simple révolte : il vise à rappeler que l’accès à un environnement sain est un droit fondamental. Les autorités locales doivent impérativement rétablir le service de collecte et engager un dialogue durable avec les citoyens pour éviter que l’exception ne devienne la règle.
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