The DIVI future theme ?

PARIS – L’esplanade des Invalides a été le théâtre, ce jeudi, d’un rassemblement hautement symbolique. Plusieurs centaines de manifestants, élus, militants et citoyens se sont réunis pour exprimer leur solidarité avec une députée française récemment expulsée d’Israël. L’élue, membre d’un groupe parlementaire en mission dans les territoires palestiniens, a été refoulée à son arrivée à l’aéroport Ben Gourion, déclenchant une vague de réactions politiques en France.

L’expulsion de la députée intervient dans un contexte de tensions croissantes entre certaines personnalités politiques françaises et l’État hébreu. Officiellement, Tel-Aviv invoque une législation interdisant l’entrée aux partisans du mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions). Officieusement, la manœuvre est perçue par plusieurs observateurs comme un signal adressé à ceux qui entendent porter un regard critique sur la politique israélienne en Cisjordanie.

L’incident n’a pas tardé à faire réagir la classe politique. À gauche, l’indignation est unanime. Plusieurs élus dénoncent une atteinte au mandat parlementaire et au droit d’enquête des députés français. « Une élue de la République ne peut être traitée ainsi sans que la France ne réagisse fermement », a lancé un député lors des questions au gouvernement.

Le Quai d’Orsay, de son côté, a fait savoir qu’il regrettait cette décision, qu’il considère comme « un obstacle regrettable à la liberté d’investigation de parlementaires en mission ».

Sous une pluie fine, les manifestants ont brandi des pancartes appelant à la liberté de circulation pour les représentants du peuple. Les slogans, repris en chœur, réclamaient « respect du mandat parlementaire » et « droit d’observer, pas d’interdire ». Plusieurs élus, dont certains membres de l’Assemblée ayant tenté de se rendre avec la députée en Israël, ont pris la parole au micro. Tous ont martelé un même message : la diplomatie ne saurait justifier l’entrave aux principes démocratiques.

Depuis Paris, la députée concernée a réagi via les réseaux sociaux. Dans une vidéo sobrement filmée, elle a dénoncé une « mesure arbitraire, aux antipodes des valeurs démocratiques que prétend défendre Israël ». Elle y voit également une tentative de faire taire les voix critiques à l’égard de la situation des Palestiniens dans les territoires occupés.

Alors que l’émotion suscitée par cette expulsion ne faiblit pas, l’affaire pourrait prendre une tournure diplomatique. Selon des sources proches du ministère des Affaires étrangères, Paris envisage des démarches auprès des autorités israéliennes pour obtenir des éclaircissements. Le gouvernement, pris entre soutien à ses élus et volonté de préserver les relations bilatérales, devra trouver un équilibre délicat.

Une affaire à suivre de près, tant elle soulève des questions de fond sur les limites imposées à l’action parlementaire, les tensions diplomatiques latentes, et la place du débat démocratique dans les relations internationales.