The DIVI future theme ?

Une situation extrêmement tendue se déroule actuellement à Goma, une ville stratégique de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), située à la frontière avec le Rwanda. Ce lundi 27 janvier, Goma se trouve à la merci du M23 et de l’armée rwandaise, après plusieurs jours de combats intenses et une escalade diplomatique. Cette crise a conduit le Kenya à convoquer une rencontre d’urgence entre Félix Tshisekedi, président de la RDC, et Paul Kagame, dirigeant du Rwanda, prévu dans les deux jours à venir.

« Goma s’apprête à tomber« , a déploré le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, en condamnant fermement l’offensive. Samedi, le président français Emmanuel Macron a appelé à la « fin immédiate de l’offensive du M23 et des forces rwandaises, ainsi qu’au retrait de ces dernières du territoire congolais. » Cette déclaration souligne l’urgence de la situation et la nécessité d’une intervention rapide pour éviter une catastrophe humanitaire et sécuritaire.

Le groupe armé antigouvernemental du M23 (« Mouvement du 23 mars« ) et 3.000 à 4.000 soldats rwandais, selon l’ONU, combattent les Forces armées de la république démocratique du Congo (FARDC) dans la région depuis plus de trois ans. Dimanche, les combats se sont tenus aux portes de Goma, capitale provinciale de plus d’un million d’habitants et presque autant de déplacés.

En début de soirée, des rafales ont résonné dans les rues, selon des journalistes de l’AFP. Lundi matin, des tirs d’artillerie lourde ont également été entendus et la frontière entre les deux pays a été fermée.

Début d’une guerre ?

Selon un communiqué l’armée uruguayenne dans un communiqué, qui participe à la mission des Nations unies mobilisée sur place, quelques unités FARDC ont commencé à se rendre en remettant leurs armes à des Casques bleus à Goma. Cette mission s’était engagée dans les combats contre le M23 au côté des FARDC.

Des soldats rwandais et des combattants du M23 ont pénétré dans la ville dimanche, selon plusieurs sources onusiennes et sécuritaires.

Le président kényan William Ruto a annoncé dans un communiqué réunir « dans les prochaines 48 heures » un sommet extraordinaire de la Communauté des États d’Afrique de l’Est (EAC) en présence des présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame. Une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola a échoué en décembre faute d’entente sur les conditions d’un accord.

Kinshasa a accusé dimanche le Rwanda de lui avoir « déclaré la guerre » en envoyant de nouvelles troupes alors que l’ONU a appelé Kigali à retirer ses forces de la région. Entre 500 et 1.000 hommes, selon des sources onusiennes à l’AFP.

Kigali a répliqué dans la soirée conserver une « posture défensive durable » au vu des combats représentant « une menace sérieuse à la sécurité du Rwanda« , selon son ministère des Affaires étrangères.

« Sanctions ciblées« 

Après une réunion d’urgence, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné dimanche soir le « mépris éhonté » de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.

Mais si plusieurs de ses membres ont clairement pointé du doigt Kigali, la déclaration commune réclame le retrait des « forces extérieures » sans les nommer explicitement, faisant référence toutefois à un rapport d’experts des Nations unies ayant mis en lumière la présence des forces rwandaises.

Alors que de plus en plus de pays accusent le Rwanda, la ministre congolaise des Affaires étrangères Thérèse Kayikwamba Wagner a réclamé pendant le Conseil « des sanctions ciblées » contre les dirigeants militaires et politiques rwandais ainsi qu’un « embargo total sur les exportations de tous les minerais étiquetés comme rwandais« .

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a également clairement mis en cause Kigali en appelant « les Forces rwandaises de défense à cesser de soutenir le M23 et à se retirer du territoire de la RDC« .

Les États-Unis se sont déclarés prêts à employer « tous les outils » disponibles contre ceux qui alimentent le conflit. L’Union européenne a appelé le M23 à « arrêter son avancée » et le Rwanda à « se retirer immédiatement ». L’Union africaine (UA) a réclamé « la stricte observation du cessez-le-feu convenu entre les parties » fin juillet…