L’ancien président de l’Assemblée Nationale, Amadou Damaro CAMARA, continue de se battre pour préserver son honneur après avoir été accusé de détournement de fonds publics, de corruption, de prise illégale d’intérêts, de blanchiment d’argent, d’enrichissement illicite et de complicité.
Dès l’ouverture du procès au début du mois d’octobre 2023, l’honorable Président de la neuvième législature, Amadou Damaro CAMARA avait exprimé son désir de laver son honneur, affirmant ainsi : “Monsieur le Président, au fil de mes lectures, j’ai lu quelque part que quand tu perds de l’argent, tu n’as rien perdu. Quand tu perds ta santé, tu as perdu quelque chose mais quand tu perds ta réputation, tu as tout perdu“. Puis il enchaîna en disant : “Monsieur le Président, quand on veut détruire la vie de quelqu’un sur des contre-vérités, ce n’est qu’un crédit que Dieu vous fait et vous le rembourserez avec intérêt. J’ai 71 ans aujourd’hui et depuis 18 mois, je croupis en prison pour juste voir est-ce que les 15 milliards ont été effectivement utilisés. Je n’ai pas pris 1 franc et personne n’a pris 1 franc de ces 15 milliards. Les préjugés, c’est le pire ennemi de la justice…. Des 15 milliards, pas 1 franc n’a été détourné, je n’en avais pas besoin… Monsieur le Président, qu’il vous plaise aujourd’hui que je vienne devant votre cour pour défendre mon honneur…”.

Après plusieurs mois de procédure judiciaire, le verdict rendu en première instance a permis à l’ex-président de l’Assemblée de redorer son image, bien que certaines accusations aient été retenues à son encontre.
Dans son jugement rendu le 02 décembre 2024, le président de la cour a blanchi le prévenu des chefs d’accusation d’enrichissement illicite, de prise illégale d’intérêt, de blanchiment de capitaux et de complicité. Cependant, il l’a tenu pour coupable des chefs d’accusation de détournement de fonds publics et de corruption, mais a précisé qu’il ne l’était pas en raison de l’enrichissement personnel, étant donné qu’il n’a pas pris “un seul franc” des montants incriminés (15.000.000.000gnf).
La cour a estimé que la culpabilité des Honorables Amadou Damaro et Michel Kamano découlait plutôt de l’inobservation des règles de passation des marchés et des procédures d’exécution du budget d’investissement, soulignant un manquement dans la gestion des fonds publics, mais sans pour autant les impliquer dans des malversations financières personnelles.
Ce jugement a permis à Amadou Damaro Camara de rétablir son honneur en écartant toute accusation de profit personnel. Cependant, malgré cette reconnaissance de son innocence sur le plan financier, lui et ses avocats ont décidé de faire appel de la décision. Du point de vue des avocats, la gestion budgétaire de l’Assemblée Nationale, qu’Amadou Damaro avait dirigée, a été menée dans le respect des règles spécifiques qui régissent une institution autonome telle que l’Assemblée. Pour ses avocats, cette gestion particulière n’a pas été prise en compte par la cour en première instance, d’où leur volonté de contester le jugement.
Le recours en appel vise donc à faire valoir que les pratiques administratives et budgétaires propres à une institution aussi complexe que l’Assemblée Nationale ont été respectées sous la présidence de Damaro. Selon cette défense, les accusations de mauvaise gestion n’ont pas été étayées par des preuves suffisantes pour justifier cette culpabilité.
En fin de compte, le jugement en première instance a permis à l’honorable Président Damaro de restaurer son honneur en démontrant qu’il n’avait pas tiré de bénéfice personnel des fonds publics. Néanmoins, la bataille juridique se poursuit, avec l’espoir que l’appel permettra de dissiper définitivement tout doute concernant la gestion de l’Assemblée Nationale sous sa présidence. Le processus judiciaire, en mettant en lumière l’absence de gain financier personnel, renforce l’idée que l’honneur du Président Damaro, bien que terni par les accusations de mauvaise gestion, demeure intact dans le cadre de sa défense contre les allégations de corruption et de détournement.
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