Conakry, 16 mai 2025 c’est une réunion d’urgence qui en dit long sur l’état de délabrement économique du pays. Ce vendredi, le Premier ministre Bah Oury a convoqué les cadres de la Banque centrale (BCRG), les directeurs des principales banques commerciales de Guinée, ainsi que plusieurs acteurs économiques, pour tenter de désamorcer la bombe une crise de liquidité qui s’enlise et menace de faire imploser tout le système.

Mais malgré les échanges apparemment nourris, aucun plan d’action concret n’a émergé. Aucune annonce décisive. Aucune solution tangible. Les protagonistes se sont quittés sur une note d’impuissance, laissant un pays exsangue, en proie à une strangulation financière inédite.
Cela fait des mois que les Guinéens vivent au rythme des files d’attente devant les guichets, des refus de retrait, des transferts bloqués et des entreprises à l’agonie faute de trésorerie. Cette crise de liquidité, loin d’être conjoncturelle, s’est transformée en mal endémique. Et chaque jour qui passe rend le redressement plus incertain.

Les ménages, déjà écrasés par la cherté de la vie, voient fondre leur pouvoir d’achat. Les entrepreneurs, eux, sont réduits au silence par un système bancaire devenu frileux et dysfonctionnel. Derrière les chiffres, ce sont des vies, des projets, des espoirs qui s’effondrent.
Pour de nombreux analystes, cette débâcle n’est pas un accident. Elle est le symptôme d’un mal plus profond la dérive autoritaire et l’opacité de la gouvernance de Bah Oury. Sous sa gouvernance, les scandales de détournement de fonds publics se sont multipliés, tout comme les acquisitions immobilières faramineuses par le cercle gouvernemental, souvent sans justification ni contrôle.

La Banque centrale, censée être le gardien de la stabilité monétaire, s’est discréditée en se laissant gangréner par les jeux de pouvoir et les arrangements obscurs. Résultat une perte totale de confiance des banques privées, qui préfèrent restreindre l’accès aux fonds plutôt que de s’exposer à une instabilité grandissante.
À ce jour, aucun plan de sauvetage n’est sur la table. Aucune feuille de route claire. Juste des réunions de façade, des promesses creuses et un silence assourdissant face à la détresse des citoyens.
L’État, au lieu d’assumer ses responsabilités et de restaurer la confiance, semble naviguer à vue. Le Premier ministre Bah Oury, malgré ses appels au dialogue, peine à imposer une vision claire ou à rassurer les marchés.
Les signaux sont au rouge. Et à ce rythme, la crise de liquidité risque de s’installer durablement, transformant l’asphyxie actuelle en coma économique prolongé. L’heure n’est plus aux discours : elle est à l’action. Mais encore faut-il en avoir le courage et la volonté politique.
Pour l’instant, c’est tout un peuple qui paie le prix fort de l’incurie du gouvernement de Bah Oury.
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