Dakar, 1er juillet 2025 – La Cour suprême du Sénégal, réunie en chambres réunies, a rejeté ce lundi 1er juillet le rabat d’arrêt introduit par Ousmane Sonko, confirmant définitivement sa condamnation pour diffamation à l’encontre de l’ancien ministre Mame Mbaye Niang. Cette décision met un terme judiciaire à une affaire qui a largement marqué la scène politique sénégalaise depuis plus de deux ans.

La plus haute juridiction du pays a jugé irrecevables les arguments de la défense, qui invoquait des vices de procédure — notamment l’absence de citation à comparaître — ainsi qu’une exception d’inconstitutionnalité. Par cette décision, la condamnation initiale prononcée le 4 janvier 2024 est maintenue : six mois de prison avec sursis et 200 millions de FCFA de dommages et intérêts à verser à Mame Mbaye Niang.
Au-delà du volet judiciaire, les conséquences politiques sont substantielles. Avec cette condamnation définitive, Ousmane Sonko devient inéligible pour une durée de cinq ans, conformément à l’article L29 du Code électoral sénégalais. Cette disposition interdit toute candidature aux personnes condamnées à une peine d’au moins trois mois avec sursis pour des délits tels que la diffamation.

Ainsi, l’ancien maire de Ziguinchor, déjà écarté de la présidentielle de 2024, se voit formellement exclu de toute compétition électorale jusqu’en 2029.
Une chronologie judiciaire marquée par les tensions
Date | Événement |
8 mai 2023 | La Cour d’appel confirme et alourdit la condamnation prononcée en première instance. |
4 janvier 2024 | La Cour suprême confirme la peine : 6 mois de sursis + 200 M FCFA de dommages et intérêts. |
1er juillet 2025 | La requête en rabat d’arrêt est définitivement rejetée. |
Cette clôture judiciaire ne signifie toutefois pas la fin des démêlés judiciaires de Sonko. D’autres dossiers restent ouverts :
– Une condamnation à deux ans de prison ferme pour « corruption de la jeunesse » en juin 2023.
– Une mise en examen pour appel à l’insurrection.
– L’affaire de viols présumés, pour laquelle il a toutefois été acquitté.
Selon plusieurs observateurs, les avocats de Sonko pourraient encore solliciter des instances supranationales telles que la Cour africaine des droits de l’Homme ou le Comité des droits de l’Homme de l’ONU. Cependant, pour ce qui est du dossier de diffamation, toutes les voies de recours internes sont désormais épuisées.
Par cette décision du 1er juillet, la Cour suprême sénégalaise acte la fin d’une procédure emblématique. Elle redéfinit non seulement l’avenir politique d’Ousmane Sonko, mais aussi les rapports entre justice et opposition dans un contexte de recomposition du paysage politique sénégalais.
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