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Les plaidoiries et réquisitions se sont déroulées ce lundi 7 avril 2025, devant la chambre de jugement de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF). L’affaire oppose le ministère public à la société Bankina Pêche et à plusieurs anciens ministres : Ousmane Kaba, Boubacar Barry, Mansa Moussa Sidibé, Moussa Condé dit « Tata Vieux », ainsi qu’à la société China National Fisheries Corporation (CNFC). Tous les prévenus comparaissent libres devant cette juridiction spécialisée, où ils sont poursuivis pour des faits présumés de faux et usage de faux en écriture publique, ainsi que d’abus de confiance.

Lors des réquisitions, le parquet a brièvement exposé les faits reprochés, puis a demandé à la Cour de prononcer la relaxe pure et simple des prévenus. Selon le ministère public, les éléments constitutifs des infractions ne sont pas réunis, et il a donc sollicité le renvoi des prévenus des fins de la poursuite pour délit non constitué à leur encontre.

De son côté, l’avocate de la partie civile a peint un tableau sombre des conséquences subies par son client depuis l’ouverture du dossier. Elle a évoqué une perte totale des biens du représentant de la société plaignante, en la personne d’Ousmane Bangoura qu’elle dit être malade et aujourd’hui en situation de détresse. Elle a demandé à la Cour de reconnaître la culpabilité des prévenus. À cet effet, elle a réclamé la somme de 22 millions de dollars américains à titre des dommages et intérêts pour tous préjudices subis.

Les avocats de la défense ont centré leurs arguments sur l’absence de fondement juridique de la plainte. Ils ont souligné que la partie civile n’a présenté aucune preuve formelle concernant l’existence légale de la société Bankina Pêche. En conséquence, ils ont demandé le renvoi de leurs clients des fins de la poursuite. De plus, les défenseurs ont mis en avant le parcours irréprochable de leurs clients, des personnalités ayant, selon eux, servi la nation avec loyauté à divers niveaux. Ils ont dénoncé une tentative manifeste de la société Bankina Pêche de porter atteinte à leur honneur et leur réputation.

Il est important de rappeler que cette affaire repose sur une convention-cadre signée il y a 30 ans entre la République de Guinée et la République populaire de Chine, à une époque où les prévenus étaient aux affaires. Ce document, paraphé par le ministre guinéen de l’Économie et des Finances de l’époque ainsi que son homologue chinois de la Pêche, a ensuite été suivi de plusieurs mémorandums signés par les responsables aujourd’hui mis en cause.

Les plaidoiries se sont déroulées sans incident majeur jusqu’à l’intervention de Dr Ousmane Kaba. À ce moment, une vive altercation a éclaté, incitant le président de la Cour, Yagouba Conté, à demander au ministère public de prendre ses responsabilités face à un outrage à la Cour de la part du prévenu, qui avait demandé à la Cour de « s’arrêter ».

À la suite de cette altercation, la Cour a donné la parole aux autres prévenus pour leurs derniers mots de défense, avant de renvoyer l’affaire au 26 mai 2025 pour le délibéré.