The DIVI future theme ?

 Dans un discours à la tonalité grave et empreint de références historiques, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a justifié ce week-end le lancement de l’opération militaire baptisée Rising Lion, une série de frappes ciblées contre les infrastructures nucléaires iraniennes. Face à ce qu’il qualifie de menace existentielle, il a comparé la situation actuelle aux heures les plus sombres du XXe siècle : la Shoah.

« Il y a 80 ans, les Juifs étaient les cibles d’un génocide. Aujourd’hui, l’État d’Israël refuse d’être la victime silencieuse d’un holocauste nucléaire », a-t-il déclaré, invoquant la mémoire collective du peuple juif pour légitimer l’action préventive d’Israël.

Au cœur des inquiétudes israéliennes : l’accélération du programme nucléaire iranien. Selon Netanyahou, Téhéran aurait accumulé suffisamment d’uranium enrichi pour produire jusqu’à neuf armes nucléaires, franchissant ainsi une ligne rouge stratégique.

« L’Iran a désormais la capacité de produire une bombe atomique en quelques mois, voire moins. Le temps du doute est révolu. Il fallait agir », a-t-il insisté.

La décision de frapper est présentée comme une mesure de dernière instance face à ce que le Premier ministre qualifie de « menace imminente contre l’existence même de l’État juif ».

L’opération Rising Lion a ciblé plusieurs installations jugées clés dans la chaîne de production nucléaire iranienne : l’usine d’enrichissement de Natanz, des centres de recherche avancée et des sites liés au développement de missiles balistiques. Netanyahou a également évoqué la neutralisation de certains scientifiques impliqués dans le programme.

« L’Iran planifie la fabrication de 10 000 missiles balistiques dans les trois années à venir. Imaginez 10 000 tonnes d’explosifs projetés vers un territoire de la taille du New Jersey. Ce n’est pas une projection : c’est un plan en cours. »

En exposant cette vision apocalyptique, le chef du gouvernement cherche à convaincre l’opinion internationale que l’inaction n’est plus une option.

Très marqué par les échecs du passé, Netanyahou a dressé un parallèle saisissant avec les événements qui ont conduit à la Seconde Guerre mondiale. Selon lui, la politique d’apaisement menée à l’égard de l’Allemagne nazie dans les années 1930 doit servir d’alerte.

« À l’époque, une génération de dirigeants n’a pas su agir à temps. Leur passivité a conduit à un cataclysme mondial, à la mort de 60 millions de personnes. Israël ne répétera pas cette erreur. »

Ce rappel historique se veut un avertissement : l’inaction face à un régime perçu comme totalitaire peut conduire à une tragédie planétaire.

Dans son discours, Netanyahou a tenu à dissocier le régime islamique de la population iranienne. Il a adressé un message direct au peuple :

« Notre guerre n’est pas contre vous. Elle vise le régime brutal qui vous opprime depuis près d’un demi-siècle. Le jour de votre libération viendra. »

En adoptant ce ton, Israël cherche à éviter de transformer l’affrontement géopolitique en guerre de civilisations.

« Se lever et frapper en premier »

Le discours s’est conclu sur une citation biblique destinée à justifier l’initiative militaire :

 « Quand quelqu’un vient vous tuer, le devoir sacré est de se lever et de frapper le premier. Aujourd’hui, Israël a fait ce que l’Histoire et la conscience nous dictent. »

L’opération Rising Lion marque une escalade majeure dans le bras de fer entre Israël et l’Iran, dans un contexte régional déjà tendu. Tandis que la communauté internationale appelle à la désescalade, Tel-Aviv affirme avoir agi par nécessité vitale. Pour Netanyahou, l’Histoire jugera ceux qui auront su prévenir la catastrophe ou l’avoir laissé advenir.