La quatrième édition de la Ziara de Timbo, qui a débuté vendredi dernier avec la lecture du Saint Coran, s’est conclue ce samedi 18 janvier 2024. L’événement a vu la participation du Premier ministre, Amadou Oury Bah, accompagné de plusieurs membres de son gouvernement. La cérémonie a réuni des notabilités de toute la région foutanienne ainsi que de nombreux fidèles venus recevoir les prières et bénédictions des sages.

Les activités de cette journée ont débuté aux environs de 13h dans la grande cour de feu Karamoko Alpha mo Timbo pour être clôturées par des bénédictions après la prière de 14h dans la grande mosquée de Timbo. Prenant la parole à cette occasion, Elhadj Alseyni Barry, représentant du haut conseil des anciens de Timbo a expliqué l’objectif de cette Ziara et surtout sa portée symbolique et historique.

« Chaque année nous organisons la Ziara de Timbo. C’est une manière pour nous d’apporter des bénédictions à nos illustres disparus. Karamoko Alpha est le père fondateur du Fouta théocratique. Il a jeûné sept ans, sept mois et sept jours pour que l’islam soit propagé dans cette région. Il avait de quoi manger, il avait tout pour réussir. Mais, il craignait beaucoup Dieu. À travers ses prières, il a vu en rêve, Dieu (Allah) lui disant de sortir avec ses paires pour aller faire la guerre sainte. Imaginez quand 100 personnes dominent 1000 autres. Je veux parler de la bataille de Talansan. Nous rendons hommage à nos illustres disparus à travers cette Ziara », a-t-il déclaré.

Présent à cette cérémonie empreinte de dévotion et de grande spiritualité, le Secrétaire Général des Affaires religieuses a rassuré de l’accompagnement de son département à toutes les activités religieuses notamment celle de Timbo.
« Timbo vient de nous rappeler les valeurs religieuses, traditionnelles basées sur la reconnaissance et la foi. Cette Ziara est d’une importance capitale. La reconnaissance à nos aïeux qui ont fondé cette grande communauté de Timbo est à saluer. Je viens d’un quartier à Kankan qu’on appelle Timbo. Aujourd’hui je me retrouve à Timbo, je me sens chez moi (…).

Partout où nous allons, nous devons considérer cette valeur religieuse, sociale et morale qui donne toute considération à la citoyenneté guinéenne, à la nationalité guinéenne et au drapeau guinéen. On doit vivre ensemble pour assurer un développement harmonieux et progressif. Vous avez toutes nos considérations et nous sommes entièrement à votre disposition en tant que département chargé des affaires religieuses », a rassuré Elhadj Karamo Diawara.

Le premier ministre Amadou Oury Bah s’est réjoui de la recrudescence des activités liées aux valeurs ancestrales, cultuelles comme les Ziaras, qui d’ailleurs, a-t-il souligné, s’organisent un peu partout dans le pays.
« On constate de manière large que les guinéens sont en quête d’identité. Les gens veulent revenir à des sources qui les rattachent à leur passé, ils prennent conscience plus en plus, qu’ils sont les héritiers d’une longue histoire. Des Ziaras s’organisent un peu partout. Ce phénomène est à saluer », s’est réjoui le chef du Gouvernement.

Créer un musée
Poursuivant, Amadou Oury Bah a indiqué que le vivre ensemble, la cohésion, c’est la volonté de lier le passé au présent et se projeter pour le futur. « Particulièrement à Timbo, c’est la centralité de l’histoire du Fouta Djallon. C’est quelque chose qu’il faut encourager, pérenniser voire même moderniser. Tout à l’heure, je disais qu’il serait bien qu’il y ait un musée qui retrace ces histoires. Que les anciens écrits qui pullulent et qui sont en train de se perdre, soient recueillis pour être conservés et que ça serve aux générations futures.

La Guinée est en train de se reconstruire sur des bases nouvelles. Et c’est dans ce sens qu’il faut mettre le concept de refondation et de rassemblement. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour la Guinée. Ce n’est pas seulement sur le plan politique, c’est sur le plan culturel, religieux, économique etc. », a conclu le chef du Gouvernement.


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