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Un gendarme a tué une petite fille écolière en tirant sur un véhicule où elle se trouvait dans la zone anglophone du Cameroun en proie à un sanglant conflit opposant les forces de l’ordre et les séparatistes, ont déclaré  jeudi 14 octobre le Gouverneur du Sud-Ouest et des ONG locales. «Nous appelons la population au calme. C’est un incident triste et malheureux», a déclaré Bernard Okalia Bilaï à la  télévision d’État CRTV.

Une dame accompagnait les enfants à l’école. Au niveau d’un check-point, son véhicule a été interpellé, mais le chauffeur n’a pas obtempéré. Un gendarme a ouvert le feu et la balle a atteint mortellement une écolière», a précisé Blaise Chamango, responsable de l’ONG Human Is Right, présente à Buéa. «La population a réagi en lynchant le gendarme. Plus de 500 personnes sont sorties et ont marché avec la dépouille de la victime jusqu’au bureau du gouverneur. Celui-ci a tenté d’apaiser les gens en promettant des sanctions», a-t-il ajouté.

L’agresseur présumé a été lynché par la foule et la situation reste explosive dans la ville de Buéa  à 308 KM de la capitale Yaoundé  où des centaines de personnes ont manifesté leur colère à la suite de la mort de la fillette, selon plusieurs ONG locales.

Réaction du gouvernement

La réaction du gouvernement était attendue et est arrivée, ce jeudi, en milieu d’après-midi par un communiqué du ministère de la Défense. Le texte dit en substance que le gendarme, auteur de la bavure, avait pris en filature la conductrice après un refus d’obtempérer et une ferme opposition à faire fouiller son véhicule. Le gendarme, ajoute le communiqué, a agi de manière « inappropriée, inadaptée à la circonstance et manifestement disproportionnée ».

Des mots soigneusement choisis pour tenter de dégrossir la poussée de colère, car le pouvoir de Yaoundé se serait bien passé de cet incident dans une région poudrière, secouée par des velléités indépendantistes qui ont dégénéré en guerre avec des horreurs et des drames à la pelle.

Exactions et crimes contre les civils en zone anglophone

Dans les deux régions Sud-Ouest et Nord-Ouest, où vit l’essentiel de la minorité anglophone d’un pays majoritairement francophone dirigé par l’indéboulonnable Paul Biya, 88 ans dont près de 39 au pouvoir, les groupes armés séparatistes et les forces de sécurité dépêchées par Yaoundé s’affrontent dans un conflit meurtrier depuis quatre ans.

En septembre, une quinzaine de soldats avaient été tués dans deux attaques en cinq jours.

Les deux camps sont également régulièrement accusés par les ONG internationales et l’ONU d’exactions et de crimes contre les civils.